Le futur du transport routier

Quasiment aucun avancement technologique n’est réellement nouveau dans la mesure ou chaque nouvelle technologie s’inspire de ce qui a été fait par le passé. Mais là où le secteur des télécommunications a su combiner la radio, le téléphone et la télévision pour créer le smartphone et révolutionner son industrie, celle du transport de biens demeure sclérosée depuis plusieurs décennies. Tout en continuant à s’appuyer sur des carburants et des infrastructures de moins en moins rentables. Afin de continuer à rêver et à inspirer les nouvelles générations à poursuivre de nouvelles solutions dans ce secteur, nous vous faisons découvrir aujourd’hui ce à quoi pourrait ressembler le fret de demain.

Entuber l’industrie du transport


Présenté sous la forme d’un cinquième mode de transport aux côtés de la voiture, de l’avion, du bateau et des trains, Hyperloop fait circuler sur un coussin d’air des capsules dans des tubes sous basse pression. La propulsion, assurée par des électroaimants situés dans les parois du tube, feront atteindre à la capsule la vitesse de 1200km/h. Le dernier record de vitesse des prototypes (463 km/h) les faisant déjà dépasser la vitesse moyenne de nos TGV (320 km/h). Dans l’objectif d’offrir une première ligne Paris-Marseille en 40 minutes, la SNCF a d’ailleurs décidé d’être une des premières sociétés à investir dans l’Hyperloop One en 2016.

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Tout au long de l’histoire, le transport de marchandises a toujours été le catalyseur des révolutions du transport. Mais la viabilité et sécurité du système d’Hyperloop devra d’abord être testée à travers le transport de marchandises avant d’entamer le transport de passagers à grande échelle.

Pour citer Sir Richard Branson, fondateur de l’entreprise Hyperloop One : “La croissance mondiale du commerce électronique entraîne un changement radical dans le comportement des consommateurs et des entreprises. Les livraisons à la demande sont une nouveauté aujourd’hui. Demain, ce sera l’attente. Les systèmes […] Hyperloop One permettront des livraisons ultra-rapides et à la demande de marchandises hautement prioritaires et pourront révolutionner la logistique, soutenir la croissance de zones économiques et ainsi créer des méga-régions économiques florissantes.” Une révolution déjà en cours au sein de son entreprise Hyperloop One avec sa solution pour le fret de containers : Cargospeed. Celle-ci s’apprêtant à faire son premier lancement en Inde dans les prochaines années.

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Mais la révolution du transport qu’annonce la technologie Hyperloop est également entamée en Europe ! EUROLOOP, une entreprise basée en Pologne et en collaboration avec les acteurs les plus importants de l’industrie maritime balte, vise à réduire les problèmes de goulot d’étranglement dans les terminaux à conteneurs de nos ports et centres logistiques de gestion des containers en leur apportant une solution efficace, rapide et autonome aux ports maritimes et aux centres logistiques gérant le transport de containers en Europe.

Une autre compagnie américaine, Hyperloop Transportation Technologies, s’apprête à faire de même avec un premier lancement dans le port d’Hamburg. Sans plus d’information de leur part, la société suisse Swisspod s’est également engagée à mettre l’expertise Suisse en matière de tunnels au service du fret par Hyperloop.

Selon les experts du transport, Hyperloop a le potentiel de changer le comportement humain et de faire pour le monde physique ce qu’internet a fait pour le monde numérique.

Les camions électriques, une alternative bientôt rentable


Les pénuries croissantes de conducteurs, en particulier sur les lignes long-courriers à travers l’Europe, ainsi que les normes d’émissions toujours plus strictes, augmentent continuellement la pression sur les entreprises du transport routier.

Le défi est d’autant plus grand que l’industrie est très fragmentée, avec seulement quelques gros transitaires qui exploitent de vastes parcs de camions et de nombreuses petites entreprises exploitant un quelques véhicules chacune. Une uniformisation du marché est donc inévitable et les entreprises ne s’adaptant pas suffisamment vite à ces changements pourraient bien se voir chassées du marché. Depuis le 1er janvier 2019, les constructeurs de camions se voient obligés d’accompagner leurs nouveaux véhicules d’une déclaration affichant clairement leur consommation en carburant et leurs émissions de CO2. Et ce afin de guider dès aujourd’hui les nouveaux acheteurs vers des véhicules moins polluants.

Dans ce contexte, les options électriques constituent une alternative économiquement viable pour les camions circulant dans un rayon de 400 kilomètres. Et ce malgré les coûts élevés d’acquisition des véhicules. Mais de nombreux défis doivent encore être relevés pour faire de l’électrique le nouveau standard du secteur. Étoffer le réseau de bornes de rechargement est une première étape pour assurer une couverture complète du territoire français et européen. Et celle ci devra être accompagnée d’avancées technologiques conséquentes permettant de réduire le temps de charge. À l’heure actuelle, un temps moyen de 8 heures de charge en borne est loin d’être une option viable pour nos transporteurs routiers.

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Mais les premiers progrès dans ce domaine sont là et c’est l’américain Tesla qui mène la charge avec sa technologie MegaCharger, assurant une charge complète en 30 minutes. Le géant américain annonçant également dors et déjà l’installation à travers le monde de ces nouveaux dispositifs. Plusieurs dizaines de grands constructeurs comme Volvo, Daimler, Renault, Volkswagen ou encore Nikola Motors se sont également lancé dans la production de poids lourds non polluants. Même si Tesla semble dominer le marché, la concurrence dans ce secteur est vouée à prendre de l’ampleur avec l’arrivée de nombreux nouveaux poids lourds électriques dès 2019. L’évolution technologique du secteur se poursuivra exponentiellement dans les années à venir, et ce jusqu’à ce que le coût d’opération d’une flotte de véhicules électriques devienne le plus rentable et compétitif du marché.

D’autres alternatives aux stations de rechargement sont également envisagées par plusieurs entreprises dont Elonroad, décidée à charger nos véhicules sans stopper ces derniers. Pour y parvenir, l’entreprise suédoise développe des routes équipées de rails voués à se connecter aux voitures et camions. Même si toutes les routes n’en seraient pas équipées, le simple fait de rouler pendant un kilomètre sur celles-ci permettrait d’en parcourir deux de plus. La demande en nouvelles infrastructures que demandera cette solution serait énorme mais ce dernier permettrait de solutionner une problématique bien plus inquiétante. En effet, la forte demande en véhicules électriques et donc en batteries lithium-ion pose le risque d’entrainer un « boom minier », et donc l’exploitation massive de métaux rares. Recharger directement les véhicules alors même qu’ils sont en mouvement permettrait ici réduire la nécessité de produire d’imposantes batteries et donc d’économiser des ressources précieuses.

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L’hydrogène entre en scène


L’hydrogène est un moyen de stockage de l’énergie, tout comme les batteries, l’essence et le diesel. Mais le contenu énergétique d’un kilogramme d’hydrogène devance celui de tout autre combustible solide, liquide ou gazeux couramment utilisé par le transport routier. En termes de masse, l’hydrogène a un contenu énergétique près de trois fois supérieur à celui de l’essence – 120 MJ (mégajoules) par kilogramme d’hydrogène contre 44 MJ/kg pour l’essence et 45 MJ/kg pour le diesel. Tandis que la batterie lithium-ion d’une Tesla a une densité énergétique d’environ 3 MJ/kg.

Les batteries lithium-ion étant trop lourdes pour être réellement optimales lorsque intégrées à un camion de transport, l’hydrogène se présente comme une solution à exploiter pour un secteur en manque de solutions satisfaisantes.

Reste encore à solutionner le problème de la production d’hydrogène, couteux à extraire de l’eau via un processus d’électrolyse. Si l’on venait à utiliser l’énergie de nos réseaux électriques, déjà utilisée par la grande consommation et d’autres secteurs, l’hydrogène ne serait dès lors plus aussi rentable que ses alternatives déjà utilisées.

Mais tout problème rencontre tôt ou tard son adversaire et c’est l’entreprise Nikola s’est engagée à l’affronter. En créant ses propres sites de production d’hydrogène, alimentés par des panneaux solaires dédiés, Nikola compte solutionner le problème énergétique de la production de cet élément prometteur. Lorsque l’énergie solaire ne serait plus à disposition pendant certaines périodes de la journée, ce serait alors le surplus produit par d’autres fermes solaires ou parcs éoliens avoisinants (qui continuent à produire de l’énergie malgré une faible demande la nuit venue) qui serait alors utilisé pour créer du carburant tout en évitant le gaspillage d’énergie.

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En association avec l’entreprise Norvégienne Nel ASA, pas moins de 448 sites de production et de ravitaillement en hydrogène s’apprêtent à faire leur apparition aux États-Unis. Mettre à contribution les excès de production de l’hydroélectrique, du solaire ou de l’éolien afin de créer un carburant utilisable par le fret routier est une solution qui a encore à faire ses preuves, mais qui pourrait bien s’imposer comme une des plus grandes révolutions du transport routier de marchandises à ce jour.——————————————

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